Monsieur le Ministre,
Tirant les leçons de la première vague, le CNP-COT parfaitement conscient des difficultés à venir, exprime à nouveau qu’il tient à ce que l'accès aux soins soit maintenu pour tous. Assurer la prise en charge des patients est essentiel quoiqu’il arrive.
En effet, cela n’a pas été possible lors de la première vague et a entraîné la survenue de lourdes séquelles fonctionnelles chez nos patients. De plus, à ce jour, la plupart d’entre nous n’ont pas encore pu rattraper le retard pris au printemps. Il n’est pas envisageable de décaler à nouveau des patients déjà reportés en mars et avril derniers ou encore de faire subir à nos patients une perte de chance par une prise en charge retardée d'une pathologie certes fonctionnelle, mais indispensable.
C’est d’ailleurs le discours soutenu par le Président, le Premier Ministre et vous-même dans votre courrier du 28 octobre 2020. Nous sommes conscients que dans les CHU et structures de soins ou les réanimations vont être surexploitées et temporairement agrandies, l’activité chirurgicale ne pourra pas être maintenue.
Néanmoins, beaucoup d’autres structures inutilisées pendant la première vague, et dont le personnel soignant a été mis au chômage partiel, pourraient cette fois-ci être utilisées pour assurer les soins courants et la prise en charge des patients non-covid qui ont besoin d’être soignés rapidement.
Le CNP-COT se permet de vous suggérer d'inviter les ARS pour favoriser la coopération entre les structures publiques et privées, dans l'objectif d’une prise en charge optimale de tous les patients atteints ou non par la Covid. Il existe de nombreuses régions où la volonté d’établir ces partenariats existe, mais l’absence de coordination n’a pas permis aux projets d’aboutir.
C’est pourquoi nous encourageons les ARS à promouvoir et favoriser ces partenariats. Le moment est venu de faire sauter les verrous culturels. Pourquoi les équipes chirurgicales du secteur public ne pourraient-elles pas intervenir dans des cliniques privées ou inversement ?
Nous sommes persuadés que cela est possible avec un peu de volonté et de dialogue. Il en va de l'intérêt de nos patients et de la santé fonctionnelle de la population.
Le CNP-COT reste disponible pour discuter de ces propositions.
Nous vous prions de croire, Monsieur le Ministre, à l'expression de notre considération distinguée.
Docteur Philippe Tracol Professeur Luc Favard Professeur Alexandre Poignard
Président du CNP-COT Président de la SOFCOT Secrétaire Général CNP-COT